Cheminer avec Milford Graves et finir dans les bras de Tzadik
Milford Graves - photo https://downtownmusic.net
"Je pars d'un point ..." Non, je ne vais pas paraphraser Coltrane.
Cela dit, sur mon compte Facebook, j'ai "enregistré" une vidéo proposée par le toujours très curieux Tony Atkinson (un pen-friend) proposant l'intégralité de l'album de Milford Graves "Meditation among us" (1977, 36mn). Une musique torrentielle due pour l'essentiel à l'énergie hors du commun du leader-batteur, ici entouré d'une 4tet de musicien japonais : Toshinori Kondo (tp), Kaoru Abe (sax), Toshi Tsuchitori (p, dr), et Motoharu Yoshizawa (b). La chronique sur AllMusic (en anglais) est éclairante : en synthèse, Milford Graves asphixie totalement les autres musiciens qui rendent toutes leurs tripes pour rester dans la course; plutôt une réussite (4/5 chez AllMusic).
Un grand plaisir, à partager là (ou en cliquant sur la couverture de l'album)
Mais ce bonheur musical était incomplet. Il fallait des compagnons qui tiennent la dragée haute à ce formidable batteur.
J'ai trouvé un trio avec Marshall Allen et Henry Grimes. Pour paraphraser un ex-président, là, "c'est du sérieux". 26 minutes particulièrement intenses, avec un Henry Grimes en grande forme à la basse et au violon, un Milford Graves qui donne le sentiment de ne pas faire grand'chose alors que ses peaux sont martelées d'une manière obsédante, et un Marshall Allen très convainquant au sax, peut-être moins sur son mini clavier ou sur son étrange instrument à vent.
Pour s'en convaincre, il suffit de cliquer là ou sur la photo. C'était le 4 décembre 2012.
Une orgie sonore !
Mais peut-on faire encore mieux ?
Je vous propose une pseudo vidéo, une image fixe sur un extrait de CD. Il s'agit de la première rencontre (sur cinq) entre Graves, Braxton et William Parker.
Ici, c'est Anthony Braxton, monstrueusement talentueux, introverti et doux, qui, progressivement, déverse un torrent créatif. On n'entend que lui. Il nous subjugue, il nous fascine par son impétuosité. Mais ses deux acolytes ne s'en laissent pas compter. Une rythmique puissante, omniprésente, qui dégage son espace propre et force notre écoute.
"If ever a recording needed to be trumpeted from the rooftops, it's this one"
C'est ainsi que commence la chronique (toujours sur AllMusic) de cet album qu'on doit à John Zorn et à son label Tzadik (2008).
Comme la fin de cette première "rencontre" est abrupte, on voudrait en savoir plus. Cette plage a-t-elle été tronquée. Et le reste de l'album ? Mérite-t-il cette chronique dithyrambique ?
Pour en avoir le coeur net, je vous en propose l'écoute intégrale, via un clic sur la couverture de l'album.
(Attention, contrairement au titre de la page, les cinq pièces sont disponibles à l'écoute et non la seule quatrième.)
Un album somptueux.