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Flux Jazz
23 mai 2012

Vandermark, Gustafsson, Brotzmann à Saint Petersbourg

Ken Vandermark, Mats Gustafsson, Peter Brötzmann
Vandermark, Gustafsson, Brotzmann

Ken Vandermark anime avec conscience sa page FaceBook : une forme de journal de bord de ses tournées. Et pour illustrer ses propos, il propose des liens vers des extraits plus ou moins larges de ses concerts passés.
C'est ainsi qu'à l'occasion d'une tournée au Brésil, il rendait compte des affres d'une organisation ayant parfois quelques loupés qui en auraient stressés plus d'un, sauf le zenissime Ken, souvent en train de récupérer un décalage horaire. Et en conclusion dudit billet, la vidéo d'un set de près de 55 minutes captée lors du Festival SKIF 14 au Centre d'Art Moderne de Saint Petersbourg, le 4 mai 2010.

Cependant ...
"YouTube e mobile" tout comme la donna (Rigoletto), et cette vidéo s'est dissoute dans le cyberespace. Tabernacle diraient les canadiens.

Mais une réapparition bienvenue, cette fois semble-t-il avec tous les droits, a été mise en ligne.

On y retrouve nos trois souffleurs issus du Tentet de Peter Brötzmann pour un concert plein de fureurs. On pouvait même craindre un excès de testostérone censé attester de la vitalité des discours, mais que nenni.
Un set en cinq pièces où seul Mats Gustafsson garde son instrument, un saxophone baryton. Ken Vandermark et Peter Brötzmann alternent sax tenor et clarinette.
Avec trois instrumentistes, sept configurations sont possibles. Chiffre en augmentation si l'on tient compte de la variété des instruments joués. Mais le propos est essentiellement d'explorer les sensibilités permises et la combinatoire des matières sonores passe au second plan.
Au premier plan, certes l'énergie, mais aussi le lyrisme. Un solo déchirant de Mats Gustafsson en guise d'amorce du 2eme morceau et des chants qu'on pourrait croire issus d'un répertoire traditionnel par le toujours inspiré Peter Brötzmann sur presque toutes les pièces. Non, on ne nous a pas changé notre vénérable arpenteur des cimes du free en chanteur de charme, mais cette sensibilité délicate est comme une sorte d'envers nécessaire à la brutalité crue de certains passages.
Ken Vandermark en solo choisit la clarinette, jouée comme en écho à d'autres grands solos des souffleurs du free, dans les registres aigus (voire par moments suraigus), à la fois énergique et virtuose (à partir de 16:40). Il est ensuite rejoint par Peter le Grand.
La deuxième moitié du set laisse davantage de place au travail sur les matières sonores, avec des discours à la fois très volubiles et quasi nasillards, des cris éraillés, des caquetages, mais aussi de délicats gazouillis et de tendres roucoulements (fin de la 3eme pièce).
La dernière pièce débute par un duo de saxophones tenors (Vandermark, Brötzmann) tout en puissance, en énergie crue. Cris et silences. En 2eme partie de cette pièce, encore un duo (Vandermark et Gustafsson à 47:45) tout en fureurs quasi incantatoires, puis un retour de Brötzmann (48:40), suivi d'un solo du maître (à 49:25).
Retour des deux autres musicien pour un final au lyrisme brutal laissant peu à peu place à une sorte de sérénité retrouvée.
Timing : 13:30, 25:00, 36:00, 45:20 et 53:50 .


Lien direct : http://youtu.be/Mfy6O9Se5dg .

Un set d'une belle densité.

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