Dan Charles Dahan & Quentin Rollet - photo dolphy00
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Les show cases du Souffle Continu sont des mini concerts, mini au sens de la durée (en général, 3/4h).
Un espace réduit qui crée une grande proximité entre artistes et public, lors du concert bien sûr, mais aussi après.
Et toujours, une garantie de découvertes de qualité : Bernard Ducayron et Théo Jarrier, qui tiennent cette librairie disquerie, ont un goût très affûté.
Le 17 mars dernier était invité un duo : danQ, un nom étrange, fait de la contraction de Dan Charles Dahan (ordinateur) et Quentin Rollet (sax alto).
Ce type de duos a déjà été illustré sur ce blog par deux autres tandems : Sylvain Guérineau & Jean-Marc Foussat (Aliquid - Force de Contraction) et Christine Sehnaoui Abdelnour & Thomas Lehn .
La richesse de ce dispositif est à nouveau confirmé par ce duo : danQ.

Dès le premier "morceau" (drôle de terme), des attaques trés sèches au sax, des claquements très rapides mixés de ronflements, des déchirements, des sifflements, des plaintes rauques, un discours torrentiel, très dense ...
Et un traitement électronique du son qui démultiplie le discours, le souffle, dans des dialogues furieux avec soi-même, riches de distorsions, de reconstructions.
Tout un langage étrange dont on a entendu quelques prémisses chez de glorieux anciens, mais qui là donne le sentiment du défrichage d'un nouveau territoire. Autant avec Aliquid, nous avons un véritable duo d'instrumentistes, chacun apportant sa voix (ou ses trames), avec danQ il s'agit presque d'un unique instrument monstrueux, une sorte d'hypersaxophone, l'électronique donnant le sentiment d'être totalement dédié aux sons du sax.
Dans "Force de contraction" d'Aliquid, les deux discours sont amples, riches d'images, d'atmosphères, parfois contemplatifs. Avec danQ, rien n'est au repos, tout est boulversé dans un tumulte de notes, de timbres, de granulations, de chocs, de reconfigurations : une forme de cubisme musical.


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Lors de la 2eme "pièce" (c'est pas mieux comme terme), on voit cette fois le sax servir l'électronique : d'abord quelques claquements sur les touches du sax (les "clefs"), pour alimenter un échantilloneur, puis, se prenant au jeu, Quentin Rollet complexifie ces frappes qui deviennent musique lors d'un enchevêtrement où il est difficile de reconnaître l'origine des sons entre sax et déstructurations électroniques : 1mn25 de saxophone sans le moindre souffle avant un usage de l'instrument plus balisé.


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Bien d'autres suprises au cours de ce concert, mais peut-être sera-ce pour une autre fois.
Nos deux musiciens nous ont offert en prime, l'enregistrement sur CD de ce moment, avec pochette numérotée s'il vous plaît. De quoi se plaint-on ?
danQ, danke, thanks

Enfin, comme il est de tradition sur ce blog, quelques photos de ce concert. Pour voir l'album, il suffit de cliquer sur la photo :

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Le Souffle Continu : une bonne adresse à partager, d'autant que vous trouverez là des conseils pointus et un enthousiasme militant.