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Flux Jazz
22 octobre 2010

Bennani / Duboc / Lasserre un jour de pluie

Bennani___Duboc___Lasserre_album_photos
(photos de dolphy00)

Une pluie intense, continue, en cet après-midi du 26 septembre.
Un petit pavillon jouxtant une bâtisse partiellement en ruine. Des travaux pour rendre ce lieu propice à l'accueil, à la musique.
Un projecteur. Des bougies mises un peu partout.
Des fenêtres colmatées pour réduire le passage du vent, de la pluie.
Mais une chaude ambiance, amicale, détendue.
Bises, petits bavardages pour prendre des nouvelles.
Du thé pour se réchauffer, ou des bières.
Puis la musique.
Une évidence : elle accroche l'attention.
Pourtant, on dispose de peu de réels repères pour baliser ces territoires acoustiques. C'est principalement la matière sonore même qui s'impose. Peu de pulsation, fût-elle irrégulière, pas de thème ou de segments mélodiques, sauf parfois à la basse pour colorer l'espace, pas de réelles notes au sax, ou plutôt beaucoup de notes en même temps, triturées, murmurées, déchirées pour laisser voir, parfois, en fulgurance, une complexité sonore inouïe. C'est toute la magie du souffle d'Abdelhai Bennani, cette matière travaillée encore et encore depuis des années, sans relâche. Un souffle toujours remis en chantier. Au service d'une extrême sensibilité. Alors oui, bien sûr, on peu déceler par moment des esquisses d'un ailleurs, partiellement imaginaire, des accents qui chavirent, une parole qui ne parvient qu'à peine à sortir des lèvres malgré son intensité.

Didier Lasserre, à la batterie, est lui aussi, un orfèvre du son, un sculpteur d'espaces acoustiques, à la fois puissant et délicat, tout d'intériorité. Des espaces denses, définis pourtant avec un équipement frugal : deux cymbales et une caisse claire, voilà tout. Et tout son corps qui se contracte, qui se convulse presque pour mieux extirper la musique.

Et la basse au son ample de Benjamin Duboc. Un bel instrument, probablement, mais comme le dit la pub pour le poker, ce qui compte c'est moins ce qu'on a que ce qu'on en fait. Et il sait la faire chanter, résonner, claquer, murmurer. Et inventer de petits segments, répétés avec de petites variations, des harmoniques, ou des notes comme suspendues, pour en extraire tout le suc.

...

Ces musiciens là nous font redécouvrir la sensibilité de nos tympans, fussent-ils bien fainéants comme les miens.
Un trio de solistes.
Il se trouve que chacun d'eux a été "capté" en solo. Occasion d'écouter un extrait de chacun des trois discours et de revenir au trio.

Abdelhai Bennani (solo) : http://www.youtube.com/watch?v=KxrOxGAQcKc  ;
Benjamin Duboc (Primare cantus) : http://www.youtube.com/watch?v=lgU0g-f1htM  ;
Didier Lasserre (Les nerfs sont silence) :  http://www.youtube.com/watch?v=0zlCXToAxzY .

Merci, Eric, de votre accueil, de vos attentions.
A un prochain concert.
Au Bain ?

Bennani_2___aylDL_109_1430x1430

En attendant, il est toujours possible de naviguer vers les plages d'Ayler Records, pour accoster :


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