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Flux Jazz
26 juillet 2010

En hommage à Willem Breuker (4 nov 44 - 23 juillet 10)

Willem Breuker - photo Jos L. Knaepen
Willem_Breuker___photo_Jos_L_KnaepenUne nouvelle qui tombe comme çà, et qui nous laisse stupide.
"
Je l’ai appris très tôt ce samedi matin — merci à Jacques Oger—, notre ami Willem Breuker nous a quittés hier vendredi.
J’ai eu le grand privilège de pouvoir programmer ce compositeur, saxophoniste et leader du Willem Breuker Kollektief dans mes différents jazz clubs, concerts et festivals parisiens, de l’enregistrer sur mon label Marge et aussi d’être son compagnon de route durant dix-huit ans (1975-1993) dans de multiples aventures à travers toute la France.
Artiste brillant, il fut l’un des pères des musiques improvisées européennes vers le milieu des années 1960. Créateur et agitateur musical très inventif, virtuose et plein d’humour, il composa aussi pour le cinéma et le théâtre. Il manifesta une indépendance certaine dans la jungle des jazz et mit en pratique son choix de fonctionnement politiquement autonome en dénonçant dans ses œuvres toutes les injustices et misères du monde, mais également par sa démarche en autogestion et gestion directe de son Kollektief et de son label (BVHAAST).
Je suis effondré d’apprendre le décès de ce combattant ami de longue date, disparition qui représente une grande perte pour tous ses proches et admirateurs, mais aussi pour le jazz et toutes les musiques improvisées actuelles.

Gérard Terronès".

"C'était un géant ! Un des premiers à tout retourner, tout mélanger, foutre en l'air les étiquettes et faire UNE musique partant dans tous les sens à la fois. Je suis très triste d'apprendre son décès.
Etienne Brunet".

Après l'explosion initiale Free, après les départs de Dolphy, Coltrane, Ayler, l'Europe commençait de bouger, pour trouver de nouvelles formes qui lui soient propres. Parmi ces défricheurs, Willem Breuker, avec son sens de la fête. Avec son Kollektief  qui annonçait, entre autres, le magnifique Surnatural Orchestra.
Pour s'en convaincre et donner bien des regrets à ceux qui l'avaient un peu oublié, cette vidéo (*) qui donne le frisson :

...

Cet humour à fleur de peau qui permet bien des folies musicales, parmi les plus radicales, se retrouve tout autant en toute petite formation, par exemple en duo, ici avec le pianiste Léo Cuypers. Un concert de 1974, au Shaffy Theater (près de 48 mn de musique)(voir présentation).

Sacré trip musical. Après une entrée lancinante au piano, un sax qui jaillit au bout de 2:20, totalement free, pour progressivement nous faire goûter à quelques terroirs européens avec, entre autres curiosités, un clin d'oeil klezmer (8e mn), mâtiné d'un zeste de cabaret (9e mn), un tango aux accents de "Je cherche après Titine" (13e mn), un moment élégiaque (23e), et le free, toujours le free.


...

C'est un univers qui s'éloigne, et qui nous laisse chaque jour, certes plus riche de souvenirs ... mais aussi plus chargé de regrets.

---

(*) : Les musiciens :
Willem Breuker Kollektief - Hapsap
(Animal Locomotion, 1994)

Willem Breuker : alto saxophone
Alex Coke : saxophone & flute, piccolo
Hermine Deurloo : saxophone & harmonica
Andy Altenfelder : trumpet
Boy Raaymakers : trumpet
Bernard Hunnekink : trombone & tuba
Nico Nijholt : trombone
Lorre Lynn Trytten : violin
Henk de Jonge : piano & accordeon
Arjen Gorter : bass
Rob Verdurmen : drums

...
(merci à Théo Jarrier pour son aide).

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Commentaires
P
La vidéo est joyeuse et rafraichissante !
Répondre
P
Je méconnais complètement ce personnage...
Répondre
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