Pour Marc Fèvre : Lasserre - Guérineau - Rougier

Marc Fèvre chez lui (photo dolphy00)

Un opus spécial, cette semaine, pour saluer le travail de Marc Fèvre.
Il anime avec passion et énergie l'Atelier Tampon, cette galerie de peinture qui accueille aussi des créations musicales improvisées, les plus aventureuses de la scène parisienne. Il fait de Paris un carrefour de cette musique en invitant bien des artistes étrangers, en particulier des pays scandinaves. Des formations ont pu faire leurs premiers pas en public chez lui. Des enregistrements de ses concerts sont aujourd'hui publiés.
On le voit, une activité intense de défrichage, alliée à une découverte conviviale de bon crus (oui, là, on parle bien de vins).
Le bail ne prévoyait semble-t-il pas cette activité musicale, d'où un méchant procès.
L'aménagement des horaires pour gêner le moins possible des oreilles voisines peu aguerries n'a pas permis de calmer le jeu. Le couperet est tombé : plus de concert.
Le dernier en date, le jeudi 21 janvier 2010.
Y aura-t-il un nouveau lieu ?
En attendant, Marc Fèvre puisera-t-il dans sa vidéothèque (fournie) pour des projections entre amis ?
Trop tôt pour le dire.
En attendant, en forme de coup de chapeau à son travail, je propose l'écoute de ce superbe trio : Didier Lasserre (dm), Sylvain Guérineau (as), Jean Rougier (b, fl), enregistré en 2008 à l'Atelier Tampon, et édité grâce à l'engagement d'un autre militant de cette musique, Stéphane Berland, sur son label "Ayler Records". Une force discrète, efficace; un goût très fin.
Ce disque est en téléchargement là, pour 8,70 €.

Didier Lasserre est l'un des musiciens fétiches de l'Atelier. Un artiste très fin.
Sylvain Guérineau est un personnage très attachant, et l'un des meilleurs au sax alto en France. Un Free sans complexe, assumant tout l'héritage du jazz, et se frottant à la scène improvisée quand l'aventure pointe son nez (très bientôt "à l'improviste", le 6 février 2010).
Je connaissais mal Jean Rougier. Occasion de réparer la faute.

En attendant l'achat, pour goûter cette musique, direction Deezer.
Oh, le "player" n'est pas exempt de défauts (pas facile de changer de morceau sans être re-routé, messages publicitaires intrusifs parfois), mais il faut bien que ce service soit financé.
Plusieurs chroniques ont été consacrées à ce très bel enregistrement. Elles sont rassemblées là . Elles méritent la lecture.
J'en extrais ces quelques lignes aux accents évocateurs.
"C'est un sentier pierreux que trace pour nous le trio, un chemin blanc à la surface accidentée de roches affleurantes, dont la poussière asphyxie le marcheur et dont la moindre parcelle est un territoire à gagner, une lutte harassante de caillasse à extraire sous le cagnard par bribes successives, par vagues de chaleur déplacées au hasard d'un souffle, d'une corde grinçante, d'un chaos métallique." (Joel Pagier; ImproJazz)

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Découvrez la playlist Didier Lasserre trio - Atelier Tampon 2008 avec Didier Lasserre Trio

Pensez à acheter ce disque pour une écoute dans de meilleures conditions ... et pour soutenir les musiciens.

Petite suggestion pour l'écoute : cliquez sur la petite flèche, en haut du lecteur, à droite, pour le "détacher".
Pour la suite, allez musarder pour trouver les disques enregistrés ou présentés en ce haut lieu (dont Nuts) qu'est l'Atelier Tampon en attendant des nouvelles plus réjouissantes.

Merci Marc ! Merci Stéphane !

Comments

[links of london]

thanks

[NUSCH]

Ce serait bien en effet de pouvoir réunir et autonomiser les forces en trouvant et faisant tourner un lieu en autogestion de musiciens programmateurs à tour de rôle!
Quitte à payer une location à plusieurs et vogue la galère....

[Parle]

Oui, si les cons volaient comme dit une formule célèbre ... Ils nous feraient peut être moins chier ! !
Donc parce qu'un foutu trou du cul que le mouvement irrite, este à défaut d'exister, le seul lieu où l'on pouvait encore programmer à l'arrache sur Paris met la clef sous la porte ...
Je lui souhaite de crever comme un glaire sous la canicule ! ...

Cela étant, que faire pour trouver un lieu exploitable et facile d'accès dans un Paris que les créateurs, de plus en plus nombreux désertent ? La crise, la misère et l'ennui sont décidément de bien bons ferments au sarkosisme nivellateur ! ...