Lonely Woman : une solitude révolue
Impossible d'écouter du free jazz à la radio ...
Non, je ne parle pas d'aujourd'hui, mais du début des années 60.
Il fallait donc acheter ... et tout d'abord trouver ... et cette quête relevait de la traque.
L'une des niches aux trésors était un disquaire dans la Galerie des Champs Elysées, aujourd'hui disparu.
Il proposait un bac de vinyls d'import autour duquel quelques conspirateurs évoquaient de manière péremptoire le devenir du jazz.
"Ornette ? On verra ce que l'expérience donnera. Il est d'ailleurs meilleur compositeur."
Et il est vrai que les thèmes d'alors d'Ornette Coleman, radicalement neufs, apportaient une fraîcheur salutaire. Cette musique, encore en devenir, allait-elle léguer aussi quelques "standards" ?
John Lewis, en aventurier prudent, avait détecté Lonely Woman, cette perle, et en avait révélé la beauté à un large public.
Quelques décennies plus tard, une riche collection d'enregistrements, dont je vous propose un survol tout en images ... celles des pochettes de disques (classées selon les années de parution ou d'enregistrement).
Il suffit de cliquer sur l'image pour voir l'album
ou sur ce lien pour voir le Diaporama
Cette année à La Villette, le public vient faire son pèlerinage pour voir Ornette.
"Clameur à l'entrée de la star, qui n'est plus du tout, on s'en doute, un maudit du free jazz ...
On tend les mains pour serrer celles du petit homme frêle, on se met à genoux, on sort des téléphones portables pour prendre des photos, tandis que les premières notes de Lonely Woman - l'une de ses rares compositions devenues un standard du jazz - commencent. Tempo lent pour une mélodie de poésie et de tendresse..." (Sylvain Siclier in Le Monde du 04.09.09)
D'autres que John Lewis ont été bouleversés, se sont ré-approprié ce thème, l'ont transformé pour y en faire jaillir de nouveaux plaisirs.
Je vous en propose dix versions
Bravo l'artiste